Présentation

Le groupe de travail Archives Audiovisuelles regroupe plusieurs institutions partenaires du Consortium, mais aussi extérieures, afin de traiter des questions liés à l'archivage des données numériques vidéo et audio, l’objectif étant de faire l’inventaire des questions spécifiques posées par la constitution et l’usage des archives numériques de l’audio-visuel.

Les séminaires et les ateliers organisés a cette occasion ont constitué l’occasion d’en faire le bilan et de tracer les grandes lignes du travail nécessaire à l’esquisse et aux conditions d’une politique publique en ce domaine. L’écart entre la diversité des usages de l’image, dans la société comme en SHS et la réalité des outils mobilisés aujourd’hui par la communauté SHS rend urgent un travail de sensibilisation et de formation que le petit réseau qui s’est constitué autour du thème "Archives audiovisuelles et recherche" a sans doute les moyens d’assurer.

Prendre en compte les spécificités des archives numériques vidéo et audio

Il est en effet nécessaire de prendre en compte la spécificité des questions posées par les archives numériques de l’audiovisuel. Outre leur volume, ce sont leurs usages et les exigences de ces usages qui en font un champ spécifique.

Le volume en question est celui du stockage physique bien sûr mais aussi le caractère pléthorique de la production audiovisuelle contemporaine, production et diffusion qui sont devenue une pratique populaire massive. C’est la surabondance de l’archive potentielle à laquelle nous sommes confronté. Ne sera donc constitué en archive que des fonds réunis pas la contrainte légal (le dépôt légal) ou par la logique d’une recherche. Autant la contrainte légale est relativement centralisée, autant la logique de recherche est dispersée dans ses attendus intellectuels comme dans ses supports techniques et la mobilisation de ses outils d’analyse.

Concernant les usages et les outils d’analyse et de travail, l’essentiel de l’archive audiovisuelle est travaillée par le truchement d’une éditorialisation en ligne qui est déjà une analyse. Chaque document audiovisuel peut être l’objet d’autant d’éditorialisation que de projets de recherche mobilisant cette visibilisation en ligne. Chaque document audiovisuel est donc susceptible d’être indexé autant de fois qu’il est mobilisé par une recherche.

Cette spécificité se décline de la façon suivante :

  • Il faut distinguer la question de l’archivage physique avec des métadonnées de base (qui doivent néanmoins restée actualisables) de l’éditorialisation/ indexation d’usage.
  • Il faut documenter dès l’origine la diversité des informations qui permettront d’affronter la question juridique des droits d’auteur : qui filme, qui produit, qui met en ligne, qu’est-ce qui est filmé (un événement, une œuvre et de qui, etc.).
  • Il faut avoir la possibilité de garder la mémoire des éditorialisations successives d’un document.
  • Il faut garantir l’interopérabilité des archives physiques afin de permettre la syndication de fonds différents dans une éditorialisation commune et originale.
  • Il faut des outils de travail sur les images notamment en ligne pour permettre aux chercheurs de maximiser l’usage scientifique de ces éditorialisations, des outils d’indexation d’image, ou des outils de recherche à partir de l’image elle-même et pas seulement à partir des métadonnées textuelles.

S’adosser aux plateformes du réseau national des MSH

Le rapport Muller sur les archives numériques de la recherche avait préconisé de s’appuyer sur les Maisons des Sciences de l’Homme comme structure de proximité entre les laboratoires et les infrastructures nationale.

Cette préconisation reste d’actualité et prend sans doute une dimension nouvelle avec les Archives audiovisuelle.

Le réseau National des MSH vient d’opérer une structuration de ses plateformes en réseaux spécialisés. Il est possible d’adosser l’ensemble des propositions précédentes sur la « Plateforme audiovisuelle en réseau intégré » constituée par la FMSH, la MMSH (Aix) et la MSH Paris Nord.

Outre les moyens techniques et les partenariats industriels et universitaires que cet adossement offrira, c’est aussi la possibilité de stimuler des recherches ou des projets innovants au travers d’un appel à projet annuel (cf. Le dernier axe de l’appel à projet lancé par la MSH Paris Nord : http://www.mshparisnord.fr/fr/actualites/appels-a-projets/item/1962-appel-a-projets-2015-msh-paris-nord-.html)