Présentation

L’équipe de la MSH de Dijon, Celine Alazard, Aurelia Vasile  et Serge Wolikow, soutenue par le consortium ArcMC a réalisé un déplacement à Bucarest dans le cadre de l’Atelier d’histoire numérique organisé par la Faculté d’Histoire de l’Université de Bucarest en collaboration avec le Centre Régional Francophone de Recherches Avancées en Sciences Sociales (CEREFREA).

Cette manifestation a été l’occasion de connaître les préoccupations méthodologiques et scientifique des collègues historiens et archivistes de Roumanie et Hongrie.

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Programme

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Galerie d'images

Présentation des projets

Aurelia Vasile, Céline Alazard, Serge Wolikow,

Les archives du communisme français : une démarche numérique à la MSH de Dijon https://pandor.u-bourgogne.fr

L’équipe dijonnaise a présenté d’une part, le rôle de la Maison des Sciences de l’Homme en l’occurrence celle de Dijon et du réseau des MSH et d’autre part, les méthodes de traitement des archives réalisées dans le cadre du projet Paprik@2F.

Le public a montré un intérêt particulier pour les recherches possibles dans les fonds de l’Internationale communiste (recherche dans les éléments descriptifs, en plein texte en dans les documents ocr-isé) et pour les aspects méthodologiques et techniques liés aux traitements de fonds : norme ISAD(G), outils de mise en ligne, langage de programmation (Java ; Tomcat)   

Marius Diaconescu, University of Bucharest, Romania

The digitization of the medieval documents from Romania www.arhivamedievala.ro

Le projet de numérisation des archives médiévales est porté par l’université de Bucarest en partenariat avec les Archives nationales de Roumanie, l’Université Babes Bolyai de Cluj et les Archives nationales de Norvège. Il est financé par le mécanisme « SEE » qui représente la contribution de l’Islande, la principauté de Liechtenstein et la Norvège dans le cadre du programme « La conservation  et la revitalisation du patrimoine culturel et naturel ».

L’objectif du projet est de numériser tous les documents médiévaux d’avant 1600 préservés aux Archives nationales de Roumanie et de les mettre à disposition par le biais d’un portail librement accessible en ligne.

Le responsable scientifique, l’historien Marius Diaconescu, a présenté les principaux éléments  du portail :

  • 8782 unités archivistiques (notices) contenant 8782 de documents en ligne
  • 38500 unités archivistiques au total numérisées
  • L’utilisation de la norme archivistique ISAD(G) pour la description des documents
  • L’utilisation des experts en paléographie (cyrillique, latine, hongroise, grecque) pour l’analyse des documents.

Peter Kota, National Archives of Hungary, Hungary

Digital projects of the Hungarian National Archives http://arcanum.hu/en/adt/

Peter Kota a présenté l’environnement numérique des archives nationales hongroises, notamment le portail Arcanum : http://arcanum.hu/en/adt/ et l’outil de recherche Hungaricana https://hungaricana.hu/en/

Il a souligné quelques-uns des problèmes avec lesquels se confrontent les archivistes hongrois préoccupés par la question numérique, mais qui s’avèrent tout aussi valables pour les archivistes et les ingénieurs du numérique de nos universités : les limités des logiciels propriétaire, l’obsolescence de certaines technologies et la difficulté de communication entre les représentants des différents  métiers: informaticiens, archivistes, historiens.

Alina Pavelescu, Arhivele Naționale ale României, Romania

Les débuts de la digitalisation des documents dans les archives roumaines

Les Archives nationales de Roumanie ont également démarré un projet de mise à disposition des inventaires à travers un portail en ligne qui fonctionne grâce au logiciel Scope archive, logiciel largement utilisé par les institutions archivistiques et patrimoniales européennes : http://portal.arhivelenationale.ro

Alina Pavelescu, directrice adjointe des Archives nationales de Roumanie a présenté les fonctionnalités de ce portail qui permet de naviguer dans le plan de classement par institution et de réaliser une recherche en plein texte. Cette procédure est similaire à celle pratiquée par les institutions archivistiques de France, la particularité du travail réalisé à Bucarest résidant dans la création d’un outil permettant d’interroger toutes les archives départementales de Roumanie.

Robert Parnica, Open Society Archives, Hungary

Vera and Donald Blinken Open Society Archives (OSA) – Digitization as strategy for free and unlimited access to historical collections www.osaarchivum.org

Les archives privées, Open Society Archives (OSA), développent depuis de nombreuses années des projets de numérisation et de mise à disposition des documents dans le cadre de projets de recherche sur les thèmes de la guerre froide et des droits de l’homme. Cette institution se veut également un « laboratoire » d’expériences au niveau du traitement et d’utilisation des archives. Puisque l’objectif principal d’OSA est de proposer le plus largement possible en accès ouverts aux documents d’archives, OSA a été développé une stratégie de numérisation de description multilingue et de mise en œuvre des solutions « open-source » et des standards ouverts.

Robert Parnica a présenté les principaux outils et fonds d’archives existantes aux OSA et notamment les fonctionnalités du portail http://www.parallelarchive.org/ qui est un outil de travail collaboratif destiné aux chercheurs.

Les préoccupations et le travail réalisés par l’équipe d’OSA croise les activités de la MSH de Dijon à plus d’un titre. D’une part, l’OSA, à l’instar de la MSH, mais aussi de la BDIC et de l’Association Générique, a participé au projet HOPE (Heritage of the people’s Europe) et contribué avec des ressources spécifiques à l’outil Social History Portal. D’autre part, l’OSA ayant participé au projet Incomka, tout comme la MSH de Dijon, met à disposition  des chercheurs la base de données des archives du Comintern en utilisant la technologie initiale SGBDR Oracle 9iR1 OS Windows 2003 Server. Quelques perspectives de prolongation de ce travail sont envisagées entre OSA et la MSH de Dijon notamment pour développer un système ouvert de mise à disposition des archives du Comintern.

Corina Doboș, University of Bucharest & Bogdan Tăut (Youngminds), Romania

Between historical accuracy and data systematization: ANDCO- a digital tool for exploring the Romanian Communist Underground www.andco.ro/aplicatie

L’équipe du projet « Analysis Network Diagrams from Communism » (ANDCO) a développé un outil qui répond à un besoin d’analyse prosopographique des membres et des sympathisants du Parti communiste de Roumanie pendant l’entre-deux-guerres. Cette application en ligne est une base de données relationnelle qui permet de réaliser des requêtes à partir des champs prédéfinis. Ces champs ont été établis par les chercheurs du projet en fonction des besoins de recherche. Il s’agit plus précisément des champs qui renvoient à l’origine géographique, l’origine ethnique, l’année de l’entrée dans le parti, le genre des membres et leur relations avec le parti. Cette approche donne la possibilité de mettre en place des filtres, de les croiser et de créer des statistiques et des tableaux répondant à une demande précise du chercheur. 

Le développement de cette application a été réalisé par une informaticien entrepreneur local en étroite collaboration avec les chercheurs du projet qui, eux, ont eu la mission de numériser et d'analyser le contenu des documents. La chercheuse Corina Dobos et l’informaticien Bogdan Tăut ont illustré de manière convaincante la collaboration en binôme entre un technicien et un chercheur, chacun des deux étant amenée à comprendre la logique de l’autre.  
 

Cristina Diac, Institutul Național pentru Studierea Totalitarismului, Romanian Academy.

When less is more: digitalizing the Communist Party of Romania’s cadres. Achievements and limits of the quantitative research methods www.ilegalisti.ro

Le projet intitulé « Les illégalistes » relève d’une logique similaires à celle du projet ANDCO, car il s’appuie sur les mêmes fonds archivistiques et a comme but la réalisation d’une base de données, fonctionnant selon le même modèle des champs prédéfinis. En revanche, pour cette base de données, la responsable du projet, Cristina Diac a réalisé une sélection dans le nombre de fiches choisissant notamment des leaders. Cette base réalisée sur Drupal, fonctionne également comme un dictionnaire on line qui peut être complétée en fonction des nouvelles découvertes: noms, pseudonymes, parcours biographique, etc.

Les deux derniers projets apportent des réponses aux hypothèses de travail des chercheures, comme par exemple la maigre importance du nombre effectif des membres du Parti communiste roumain, ou leur origine ethnique et géographique, critères très important pour une analyse des profils socioculturels des militants communistes roumains. Ces deux bases de données ont réussi à remettre en question des hypothèses longtemps ancrées dans le discours historique.  

Table ronde: Looking into the future: challenges, solutions & developments in digital history

La table ronde organisée le 19 novembre a été l’occasion de proposer et entrevoir des projets commun d’avenir autour des objets scientifiques comme les « Brigades internationales » et de présenter le rôle de la TGIR Huma-Num dans l’accompagnement des chercheurs vers le tournant numérique.

Au terme de cette rencontre il est apparu que l'activité de la TGIR Huma Num intéressait en tant que telle. D'autre part des convergences entre des usages numériques sur des programmes de recherches voisins ont été mises en lumière ce qui a incité à envisager des échanges et des coopérations entre les chercheurs roumains et le consortium.